Soinges

L’étymologie est un roman polyphonique, plein d’histoires et d’hypothèses parallèles, voire contradictoires. Ainsi, l’une des voix de l’histoire de l’évolution du mot[1] soin suggère que songer et soigner auraient le même étymon, le latin somniare qui signifie « rêver ». Songe et soin sont tout proches. Dans cette relation triangulaire entre penser, soigner et songer, soigner joue le rôle d’intermédiaire entre penser et songer. C’est le soin qui fait le lien.

Ces rêveries étymologiques m’ont amenée à nommer la série d’artéfacts créés dans le cadre du Service des Panacées des SOINGES, ce mot valise liant le soin et le songe.

Les Soinges font partie intégrante du cabinet du Service des Panacées. Ils métaphorisent l’action des textes littéraires prescrits sur le corps et l’esprit des lecteurs et lectrices. Parmi les Soinges, on trouve des Dagalibri, des Scarificature, de la bibliophagie, des auscultations de livres.

Auscultations de livres

Des Soinges dans le cabinet du Service des Panacées, exposition A più voci, Villa Médicis – Académie de France à Rome, 8 juin > 8 septembre 2024.

Photos © Daniele Molajoli – Villa Médicis, Académie de France à Rome.


[1] Voix incarnée par la très réelle chercheuse Ute Joppich-Hagemann (Rom. Forsch. t. 90 1978, pp. 35-47) citée par le dictionnaire du Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL).